
Contrairement à l’idée reçue, la solution à des cheveux ternes et des ongles cassants se trouve rarement dans un flacon, mais plutôt dans l’analyse de vos bilans sanguins et de votre mode de vie.
- Des résultats de laboratoire « dans la norme » peuvent masquer des carences ou déséquilibres fonctionnels qui affectent vos phanères (cheveux et ongles).
- Des facteurs québécois spécifiques, comme notre climat et certains médicaments couverts par la RAMQ, ont un impact direct et souvent sous-estimé.
Recommandation : Apprenez à devenir un partenaire actif de votre santé en questionnant les valeurs de référence et en reliant les signaux externes à votre biologie interne.
En tant que dermatologue spécialisé dans la santé des phanères, je vois chaque jour des patients préoccupés par une chevelure qui s’affine ou des ongles qui se dédoublent. Le premier réflexe, souvent encouragé par un marketing omniprésent, est de chercher une solution topique : un shampoing fortifiant, un vernis durcisseur, une crème miracle. Ces approches, bien qu’utiles en surface, ne s’attaquent que rarement à la racine du problème. La véritable clé ne réside pas dans votre salle de bain, mais bien dans le dialogue complexe entre votre environnement, votre alimentation et votre biologie interne.
La santé de vos cheveux et de vos ongles est un reflet direct de votre état général. Ils sont de véritables biomarqueurs visibles. Une chute de cheveux soudaine ou une modification de la texture de vos ongles n’est pas une fatalité esthétique, mais un message que votre corps vous envoie. C’est un signal d’alerte qui peut indiquer une carence nutritionnelle, un dérèglement hormonal, l’effet secondaire d’un médicament ou même le symptôme d’une condition médicale sous-jacente. L’erreur la plus commune est de traiter ces signes comme des problèmes isolés, alors qu’ils sont les branches d’un même arbre dont les racines sont à l’intérieur de vous.
Cet article n’est pas une simple liste de solutions rapides. Mon objectif est de vous donner les outils d’un détective de votre propre santé. Nous allons apprendre à différencier une chute de cheveux normale d’un signal d’alarme, à décoder le langage de vos ongles, et surtout, à comprendre pourquoi des résultats d’analyse sanguine « dans la norme » ne signifient pas toujours que tout va bien. En adoptant cette perspective, vous ne vous contenterez plus de masquer les symptômes, mais vous pourrez agir sur les causes profondes pour retrouver une vitalité qui se voit, de la racine des cheveux jusqu’au bout des ongles.
Pour vous guider dans cette démarche, cet article est structuré pour vous accompagner pas à pas, des symptômes les plus courants aux investigations les plus poussées. Le sommaire ci-dessous vous permettra de naviguer facilement entre les différentes facettes de ce sujet complexe.
Sommaire : Cheveux et ongles, le reflet de votre équilibre intérieur
- Perte de cheveux : quand la chute est-elle normale et quand faut-il s’inquiéter ?
- Pourquoi vous perdez vos cheveux par poignées : les causes les plus fréquentes de la chute de cheveux soudaine
- La guerre des pellicules : quelle est la meilleure stratégie pour votre type de cuir chevelu ?
- Que racontent vos ongles ? Le guide pour décoder leurs signaux
- L’ongle jaune et épais : comment venir à bout d’une mycose de l’ongle ?
- Bilan de vitalité naturopathique : découvrir ce que votre corps dit de votre hygiène de vie
- « Dans la norme » mais quand même fatigué ? Les limites des valeurs de référence de votre laboratoire
- Votre peau, ce miroir de votre santé : le guide complet de la dermatologie pour une peau saine à tout âge
Perte de cheveux : quand la chute est-elle normale et quand faut-il s’inquiéter ?
Perdre ses cheveux est un processus naturel et quotidien. Chaque follicule pileux suit un cycle de vie qui se termine par la chute du cheveu. Il est donc normal de perdre entre 50 et 100 cheveux par jour. Cette chute physiologique passe souvent inaperçue. Cependant, lorsque vous commencez à retrouver des poignées de cheveux sur votre brosse, dans la douche ou sur votre oreiller, l’inquiétude est légitime. La première étape n’est pas de paniquer, mais d’objectiver la situation. Est-ce une impression ou une chute réellement excessive ?
Il existe une méthode simple, utilisée en cabinet, que vous pouvez réaliser chez vous pour une première évaluation : le test de traction. Cet examen permet d’estimer la sévérité de la chute en phase télogène (la phase de chute du cycle pilaire). Avant de conclure à une alopécie pathologique, ce test simple peut vous donner une indication précieuse et vous aider à déterminer si une consultation est nécessaire.
Votre plan d’action : évaluer sa chute de cheveux avec le test de traction
- Attendez 3 jours après votre dernier shampooing pour garantir la fiabilité du test.
- Saisissez délicatement une mèche d’environ 60 cheveux (l’équivalent de l’épaisseur d’une paille) entre votre pouce et votre index, près du cuir chevelu.
- Tirez doucement mais fermement sur la mèche, en glissant vos doigts de la racine jusqu’aux pointes.
- Comptez les cheveux qui sont restés dans votre main. Une chute normale correspond à moins de 6 cheveux (soit moins de 10% de la mèche).
- Si vous récoltez systématiquement plus de 6 à 10 cheveux à chaque traction sur différentes zones du crâne, il s’agit d’un test positif. Il est alors recommandé de consulter un médecin, par exemple via le Guichet d’accès à la première ligne (GAP) au Québec.
L’illustration ci-dessous montre la gestuelle correcte pour effectuer ce test. La douceur est essentielle pour ne pas arracher des cheveux qui ne seraient pas en phase de chute.

Un facteur souvent négligé, surtout au Canada, est l’impact des saisons. Une chute de cheveux plus marquée en automne est fréquente et peut être liée à une diminution de l’ensoleillement. L’exposition au soleil est cruciale pour la synthèse de la vitamine D par le corps. Un manque de cette vitamine, fréquent sous nos latitudes, peut être un facteur aggravant de la chute de cheveux réactionnelle, aussi appelée effluvium télogène. Il ne s’agit pas de la cause unique, mais d’un élément important du puzzle.
Pourquoi vous perdez vos cheveux par poignées : les causes les plus fréquentes de la chute de cheveux soudaine
Une fois qu’une chute de cheveux excessive est confirmée, il faut en identifier la cause. Une perte soudaine et diffuse, appelée effluvium télogène aigu, est souvent la conséquence d’un « choc » subi par l’organisme deux à trois mois auparavant. Le corps, pour préserver son énergie, met prématurément en phase de repos un grand nombre de follicules pileux. Les déclencheurs classiques incluent un stress intense, une forte fièvre, une intervention chirurgicale, un accouchement ou un changement de saison marqué.
Toutefois, les causes peuvent être plus insidieuses et chroniques. Des carences nutritionnelles en sont un exemple typique, notamment en fer (ferritine), en zinc ou en vitamines du groupe B. Mais un autre responsable est souvent oublié : votre pharmacie. De nombreux médicaments courants peuvent provoquer ou aggraver une chute de cheveux. Il est primordial de ne jamais arrêter un traitement sans avis médical, mais d’ouvrir le dialogue avec votre médecin ou pharmacien si vous suspectez un lien.
Le tableau suivant, adapté au contexte québécois, recense certaines classes de médicaments fréquemment prescrites et leur risque potentiel sur la santé capillaire. Il ne s’agit pas d’une liste exhaustive, mais d’un guide pour amorcer la discussion.
| Classe médicamenteuse | Exemples courants (couverts par la RAMQ) | Risque de chute | Alternative possible |
|---|---|---|---|
| Antihypertenseurs | Bêta-bloquants, IEC | Modéré (15-20%) | Ajustement de dose |
| Antidépresseurs | ISRS, tricycliques | Faible à modéré | Changement de molécule |
| Anticoagulants | Warfarine (Coumadin) | Faible (5-10%) | Surveillance accrue |
| Hormones thyroïdiennes | Synthroid, Lévothyroxine | Variable (souvent lié au sur/sous-dosage) | Ajustement précis du dosage de TSH |
Enfin, un dérèglement hormonal est une cause majeure. La thyroïde, cette petite glande à la base du cou, est le chef d’orchestre de notre métabolisme. Une hypothyroïdie, même fruste (subclinique), peut se manifester par une fatigue, une prise de poids et une chute de cheveux importante. Or, la définition d’une TSH « normale » varie. Par exemple, alors qu’en France une TSH jusqu’à 5 mUI/L peut être considérée comme normale, la norme américaine est plus stricte, souvent autour de 2,5 mUI/L. De nombreux patients canadiens dont les résultats se situent entre 2,5 et 4,0 mUI/L présentent des symptômes clairs de chute de cheveux, bien que leurs analyses soient jugées « normales » par le laboratoire. C’est un parfait exemple des limites des valeurs de référence, que nous aborderons plus en détail.
La guerre des pellicules : quelle est la meilleure stratégie pour votre type de cuir chevelu ?
Les pellicules, ou dermatite séborrhéique à un stade léger, sont une autre préoccupation fréquente touchant le cuir chevelu. Loin d’être un simple problème de propreté, il s’agit d’une affection inflammatoire bénigne liée à la prolifération d’une levure du genre Malassezia, naturellement présente sur notre peau. Lorsque l’équilibre est rompu, le renouvellement cellulaire s’accélère, provoquant l’apparition de squames disgracieuses. Pour s’en débarrasser efficacement, il faut d’abord identifier son ennemi : les pellicules sont-elles sèches ou grasses ?
Les pellicules sèches sont fines, blanches et volatiles. Elles tombent comme de la neige sur les épaules et sont associées à un cuir chevelu sec et qui démange. À l’opposé, les pellicules grasses sont plus jaunâtres, plus larges, et s’agglomèrent en plaques qui collent au cuir chevelu et aux cheveux, souvent dans un contexte de séborrhée excessive. Cette distinction est cruciale car la stratégie d’attaque n’est pas la même.
Le climat canadien joue un rôle non négligeable. Une étude observationnelle menée dans 5 provinces a montré que 68% des cas de pellicules sèches surviennent entre novembre et mars, une période corrélée avec l’air sec de nos intérieurs chauffés. Inversement, les pellicules grasses voient une augmentation de 40% pendant l’été humide, en particulier au Québec, chez les personnes portant régulièrement une casquette. Pour choisir le bon traitement en pharmacie, voici quelques repères :
- Identifier votre type : Observez les squames. Sont-elles fines et volatiles (sèches) ou épaisses et collantes (grasses) ?
- Pour les pellicules sèches : Le pyrithione de zinc est un excellent actif de première intention. On le trouve dans des shampoings très accessibles comme Head & Shoulders.
- Pour les pellicules grasses : Le kétoconazole 2% est souvent plus efficace. Au Québec, le shampoing Nizoral en contient et peut être obtenu en pharmacie sans ordonnance, mais en consultant le pharmacien au comptoir.
- Le « syndrome de la tuque » : En hiver, l’occlusion favorise l’accumulation. Pensez à alterner votre traitement avec un shampoing clarifiant une fois par semaine pour bien détoxifier le cuir chevelu.
- La rotation des actifs : Pour éviter que la levure Malassezia ne développe une résistance, il est judicieux de changer de molécule active (passer du kétoconazole au sulfure de sélénium, par exemple) tous les 2 ou 3 mois.
Que racontent vos ongles ? Le guide pour décoder leurs signaux
Tout comme les cheveux, les ongles sont des phanères constitués de kératine. Leur aspect, leur texture et leur couleur peuvent en dire long sur votre état de santé général. Un ongle sain est lisse, rosé et légèrement bombé. Toute modification persistante doit attirer votre attention, car elle peut être le premier signe visible d’une carence ou d’une maladie systémique. Il faut apprendre à lire cette carte d’identité à portée de main.
Certains signes sont très évocateurs. Des ongles pâles, voire blancs, peuvent signaler une anémie par carence en fer. Des ongles bleutés peuvent indiquer un problème de circulation sanguine ou d’oxygénation. Des ongles cassants, secs et qui se dédoublent sont fréquemment liés à des carences en biotine, en zinc ou à une hypothyroïdie. L’un des signes les plus fascinants est la ligne de Beau, comme l’explique un expert canadien :
Lors d’une forte fièvre ou d’une maladie, il arrive parfois que nos ongles cessent de pousser, ce qui provoque une strie horizontale appelée ‘ligne de Beau’.
– Dr Peter Vignjevic, Dermatologue et professeur adjoint, Université McMaster
Cette strie est une véritable archive : en mesurant sa distance par rapport à la base de l’ongle, on peut dater approximativement le « stress » subi par l’organisme. Un autre signe d’alerte important est la présence de petites dépressions en « dé à coudre » à la surface de l’ongle (pitting). C’est un symptôme très fréquent dans les maladies de peau comme le psoriasis ou la pelade (alopecia areata). D’ailleurs, plus de 90 % des patients atteints d’arthrite psoriasique, selon une recherche canadienne, présentent des anomalies unguéales.

Observer ses ongles est donc un geste de prévention simple. La vue détaillée ci-dessus montre différents aspects que peuvent prendre des ongles. Apprendre à les reconnaître vous permet d’ouvrir un dialogue plus informé avec votre médecin sur des changements qui pourraient sembler anodins, mais qui sont en réalité de précieux indices sur votre santé interne.
L’ongle jaune et épais : comment venir à bout d’une mycose de l’ongle ?
Parmi les affections de l’ongle, l’onychomycose, ou mycose de l’ongle, est l’une des plus courantes et des plus tenaces. Causée par des champignons dermatophytes qui se nourrissent de la kératine, elle se manifeste typiquement par un épaississement, un changement de couleur (jaunâtre ou brunâtre), et une friabilité de l’ongle. Souvent contractée dans des lieux publics humides comme les piscines ou les vestiaires de gym, elle touche majoritairement les ongles des pieds.
Le traitement est un marathon, pas un sprint. Il demande de la patience et de la rigueur. De nombreuses solutions « miracles » sont proposées, mais leur efficacité est parfois discutable. C’est le cas du traitement au laser. Malgré sa popularité dans certaines cliniques privées, Santé Canada a rappelé que cette intervention n’a jamais été autorisée au pays pour cette indication, faute de données suffisantes sur son efficacité. Suite à cet avis, l’Ordre des podiatres du Québec a d’ailleurs demandé à ses membres de cesser d’y avoir recours, privilégiant les approches validées.
Alors, quel est le parcours de soin recommandé au Québec pour traiter une mycose de l’ongle ? Voici les étapes clés, incluant des indications de coûts et de couverture par la Régie de l’assurance maladie du Québec (RAMQ).
- Étape 1 : Consultation et diagnostic. Il faut consulter un médecin de famille ou un podiatre pour confirmer qu’il s’agit bien d’une mycose. La consultation est couverte par la RAMQ en milieu public, mais coûte entre 65$ et 150$ en clinique privée.
- Étape 2 : Culture unguéale obligatoire. Avant de prescrire un traitement oral, une culture (prélèvement) est nécessaire pour identifier le champignon. Il faut arrêter tout traitement antifongique 4 à 6 semaines avant le test.
- Étape 3 : Traitement topique. Pour les cas légers et débutants, des traitements locaux en vente libre (ex: Emtrix, Excilor, coûtant entre 35$ et 40$) peuvent être essayés. Ils s’appliquent directement sur l’ongle.
- Étape 4 : Traitement oral sur ordonnance. Si le traitement topique échoue ou si l’atteinte est sévère, le médecin prescrira des antifongiques oraux (ex: terbinafine). Ce traitement est efficace mais peut avoir des effets secondaires et nécessite un suivi. Il est couvert par la RAMQ sur ordonnance.
- Étape 5 : Suivi et soins complémentaires. Le traitement dure de 6 à 18 mois. Des visites régulières chez un podiatre pour un débridement mécanique (amincissement de l’ongle) peuvent grandement améliorer l’efficacité des traitements topiques (coût: 50$-80$ par visite, non couvert par la RAMQ).
Bilan de vitalité naturopathique : découvrir ce que votre corps dit de votre hygiène de vie
Au-delà de la dermatologie conventionnelle, d’autres approches peuvent offrir un éclairage complémentaire sur la santé des cheveux et des ongles. La naturopathie, par exemple, vise à comprendre et à corriger les déséquilibres de l’organisme par des moyens naturels. Au Québec, cette pratique n’est pas réglementée comme en Ontario ou en Colombie-Britannique. Il est donc sage de choisir un praticien membre d’une association reconnue, comme l’Association des Naturopathes Agréés du Québec (ANAQ), pour s’assurer d’un certain standard de formation et de déontologie.
Le bilan de vitalité naturopathique ne pose pas de diagnostic médical, mais dresse un tableau de votre terrain. Il s’appuie sur une anamnèse détaillée de votre mode de vie, de votre alimentation, et sur l’observation de signes physiques, dont l’état de vos phanères. Des approches comme la Médecine Traditionnelle Chinoise (MTC) y sont souvent intégrées, offrant une grille de lecture différente de celle de la médecine occidentale.
En revanche, des ongles cassants et striés peuvent indiquer un vide de Sang du Foie. Plus précisément : Les ongles fins et cassants peuvent indiquer un vide de Qi et de Sang et, dans certains cas, un vide de l’Essence du Rein.
– Praticien en médecine traditionnelle chinoise, Calebasse – Médecine chinoise et diagnostic unguéal
Ces concepts de « vide de Sang du Foie » ou « vide de Qi » n’ont pas d’équivalent direct dans la biologie moderne, mais ils pointent vers des déséquilibres fonctionnels que la médecine conventionnelle ne mesure pas toujours. Le naturopathe pourra alors suggérer des ajustements alimentaires ciblés, des plantes ou des suppléments pour « nourrir le Sang » ou « tonifier le Qi », dans le but d’améliorer la vitalité générale, ce qui se répercutera sur la santé des cheveux et des ongles. Cette approche voit le symptôme non comme un problème à éliminer, mais comme le guide vers un déséquilibre plus profond à harmoniser.
« Dans la norme » mais quand même fatigué ? Les limites des valeurs de référence de votre laboratoire
C’est l’un des scénarios les plus frustrants que je rencontre en cabinet : un patient se plaint de chute de cheveux, de fatigue intense, d’ongles cassants, mais revient de chez son médecin avec des résultats d’analyses sanguines et le verdict : « Tout est normal ». Ce paradoxe s’explique par la différence cruciale entre les valeurs de référence et les valeurs fonctionnelles optimales. Les valeurs de référence d’un laboratoire sont des fourchettes statistiques très larges, conçues pour détecter une pathologie avérée. Elles ne sont pas conçues pour identifier un état de bien-être ou de vitalité optimale.
Pour la santé des cheveux et des ongles, être simplement « dans la norme » est souvent insuffisant. Il faut viser des niveaux optimaux pour que le corps ait suffisamment de ressources, non seulement pour ses fonctions vitales, mais aussi pour les fonctions « secondaires » comme la croissance des phanères. C’est particulièrement vrai pour des marqueurs clés comme la TSH (thyroïde) et la ferritine (réserves de fer).
Le tableau suivant illustre cet écart entre les normes de laboratoire standards au Canada et les valeurs fonctionnelles souvent recommandées en médecine intégrative pour favoriser une bonne santé capillaire.
| Paramètre | Valeurs labo Canada | Valeurs optimales cheveux | Action suggérée |
|---|---|---|---|
| TSH (mUI/L) | 0.4 – 4.0 | 1.0 – 2.5 | Discuter ajustement si >2.5 avec symptômes |
| Ferritine (μg/L) | 15 – 200 | > 70 | Supplémentation si <70 avec chute |
| Vitamine D (nmol/L) | 50 – 125 | 75 – 100 | Supplémentation octobre-avril |
| B12 (pmol/L) | 138 – 652 | > 400 | Forme sublinguale si <400 |
Si vos résultats se situent dans la zone « normale mais non optimale » et que vous présentez des symptômes, vous êtes en droit d’en discuter avec votre médecin. L’approche du « patient partenaire » est ici essentielle. Plutôt que de contester, vous pouvez ouvrir le dialogue de manière constructive. Vous pourriez dire, par exemple : « Mes résultats sont dans la norme, mais je lis que pour mes symptômes de cheveux, un niveau optimal serait plus élevé. Pouvons-nous explorer cette piste ? ». Cette démarche collaborative est souvent la clé pour obtenir un ajustement thérapeutique ou une investigation plus poussée.
À retenir
- Vos cheveux et vos ongles sont des biomarqueurs : leur état reflète votre santé interne (carences, hormones, stress).
- Des résultats sanguins « dans la norme » ne garantissent pas un niveau optimal pour la santé des phanères. Viser des valeurs fonctionnelles est clé (ex: ferritine > 70 µg/L).
- Au Québec, le climat, les délais d’accès aux spécialistes et le parcours de soin pour des affections comme la mycose de l’ongle nécessitent une approche informée et proactive de la part du patient.
Votre peau, ce miroir de votre santé : le guide complet de la dermatologie pour une peau saine à tout âge
En fin de compte, la santé de vos cheveux et de vos ongles ne peut être dissociée de celle de votre peau. Ensemble, ils forment le système tégumentaire, notre première barrière contre le monde extérieur et le miroir le plus fidèle de notre monde intérieur. Une approche dermatologique complète ne se contente pas de traiter une plaque de psoriasis, une chute de cheveux ou un ongle strié de manière isolée. Elle cherche à comprendre le message global que le corps envoie. Les maladies auto-immunes comme la pelade (alopecia areata) en sont un exemple frappant : elles provoquent une chute de cheveux en plaques, mais l’organisme CANAAF (Canadian Alopecia Areata Foundation) rapporte que 70% de ses membres développent aussi des anomalies des ongles, confirmant ce lien intime.
Être un « patient partenaire » informé est d’autant plus crucial dans le contexte québécois. Comme le montrent les données, les délais d’attente pour voir un dermatologue dans le système public peuvent dépasser un an. Cette réalité pousse de nombreux patients à se tourner vers les cliniques privées, où un rendez-vous peut être obtenu en quelques semaines pour un coût variant de 200$ à 350$. Face à ces délais, savoir décoder les premiers signes, effectuer les auto-évaluations de base et préparer sa consultation avec des observations précises devient un atout majeur pour optimiser sa prise en charge, qu’elle soit publique ou privée.
L’objectif de ce guide est de vous armer de cette connaissance. En comprenant que la kératine de vos cheveux et de vos ongles est synthétisée à partir des nutriments que vous absorbez et régulée par les hormones que vous produisez, vous changez de paradigme. Vous ne voyez plus une chevelure terne, mais un possible appel de votre corps pour plus de fer. Vous ne voyez plus un ongle cassant, mais l’écho potentiel d’une thyroïde qui ralentit. Votre peau, vos cheveux et vos ongles vous parlent. Apprendre leur langage est la première étape vers une santé durable et une vitalité qui rayonne de l’intérieur.
Pour mettre en pratique ces conseils et passer de la compréhension à l’action, l’étape suivante consiste à obtenir une analyse personnalisée de votre situation, en discutant de ces points avec un professionnel de la santé.
Questions fréquentes sur cheveux et ongles : bien plus que des atouts beauté, des indicateurs de votre santé
La naturopathie est-elle réglementée au Québec?
Non, contrairement à l’Ontario ou la Colombie-Britannique. Pour plus de sécurité, il est recommandé de rechercher des praticiens membres de l’ANAQ (Association des Naturopathes Agréés du Québec), qui garantit un certain niveau de formation et d’éthique.
Que peut détecter un bilan naturopathique pour les cheveux et ongles?
L’examen visuel, souvent inspiré de la Médecine Traditionnelle Chinoise (MTC), peut identifier des déséquilibres énergétiques que la médecine conventionnelle ne mesure pas, comme un « vide de sang du Foie » qui serait lié à des ongles cassants et striés.
Combien coûte une consultation naturopathique au Québec?
Les tarifs varient, mais il faut généralement compter entre 80$ et 150$ pour une première consultation d’une durée de 60 à 90 minutes. Certaines polices d’assurance privées peuvent rembourser une partie de ces frais.