
La peur de la chimiothérapie vient souvent de l’impression de subir, mais il est tout à fait possible de reprendre le contrôle en agissant de manière proactive contre les effets secondaires.
- Les effets secondaires ne sont pas une fatalité, mais la conséquence logique d’un traitement qui s’attaque aux cellules à division rapide.
- Des stratégies concrètes et validées au Québec existent pour prévenir et gérer les nausées, la fatigue extrême et le risque d’infection.
- Se préparer psychologiquement et physiquement, notamment à la perte de cheveux, fait partie intégrante du parcours de soins.
Recommandation : La clé pour mieux traverser cette épreuve est de vous armer d’informations fiables et de maintenir une communication constante avec votre équipe de soins, notamment votre infirmière pivot.
Le mot « chimiothérapie » est tombé dans le bureau du médecin. Pour beaucoup, c’est un choc. Immédiatement, des images de films et des récits terrifiants peuvent surgir : une fatigue accablante, des nausées incontrôlables, la perte des cheveux. Ces craintes sont légitimes et partagées par presque tous les patients que je rencontre. Vous avez probablement déjà entendu les conseils habituels : « reposez-vous bien », « essayez de manger ». Bien qu’ils partent d’une bonne intention, ces mots peuvent sonner creux face à l’angoisse que vous ressentez.
Mon rôle, en tant qu’infirmière en oncologie ici au Québec, va bien au-delà de la simple administration de votre traitement. Il consiste à vous accompagner, à vous expliquer le pourquoi du comment et, surtout, à vous donner les outils concrets pour ne pas simplement subir cette épreuve, mais pour la traverser en étant acteur de votre bien-être. La médecine a fait des bonds de géant, et la gestion des effets secondaires aussi. Le but n’est pas de prétendre que ce sera facile, mais de vous montrer qu’il existe des stratégies proactives pour chaque défi. Vous avez plus de pouvoir que vous ne l’imaginez.
Cet article est conçu comme une conversation avec votre infirmière. Nous allons démystifier ensemble le fonctionnement de la chimio, puis aborder chaque préoccupation majeure avec des solutions pratiques et des ressources québécoises. Vous verrez qu’en comprenant ce qui se passe dans votre corps et en sachant quoi faire, l’inconnu fait déjà un peu moins peur.
Pour vous guider à travers les différentes facettes de ce parcours, cet article est structuré pour répondre à vos questions les plus pressantes. Vous y trouverez des explications claires et des conseils pratiques pour chaque étape.
Sommaire : Comprendre et mieux vivre sa chimiothérapie au Québec
- Pourquoi la chimiothérapie rend-elle malade ? Le principe d’un traitement qui cible les cellules qui se divisent vite
- Nausées et chimio : les solutions qui existent pour ne plus subir
- Le risque d’infection pendant la chimio : comment protéger son système immunitaire affaibli
- Perdre ses cheveux à cause de la chimio : comment se préparer psychologiquement et physiquement
- « Cancer fatigue » : pourquoi vous êtes si épuisé(e) et comment gérer cette fatigue unique
- Chimiothérapie vs thérapie ciblée : pourquoi l’une est une « bombe » et l’autre un « missile de précision »
- Effets secondaires : quand s’inquiéter et comment les gérer au quotidien ?
- La radiothérapie, des rayons qui soignent : le guide pour comprendre votre traitement et bien le vivre au quotidien
Pourquoi la chimiothérapie rend-elle malade ? Le principe d’un traitement qui cible les cellules qui se divisent vite
Pour comprendre pourquoi la chimiothérapie provoque des effets secondaires, il faut d’abord comprendre sa mission. Imaginez votre corps comme un jardin. Les cellules cancéreuses sont des mauvaises herbes particulièrement agressives : leur caractéristique principale est de se multiplier très, très vite. La chimiothérapie agit comme un herbicide puissant et non sélectif. Son travail est de s’attaquer à toutes les cellules qui se divisent rapidement dans votre corps.
Elle est donc très efficace pour détruire les cellules cancéreuses. Le problème, c’est que notre corps possède d’autres cellules saines qui, elles aussi, se renouvellent rapidement. C’est le cas des cellules de la moelle osseuse (qui produisent nos globules blancs, rouges et plaquettes), des follicules pileux (d’où la chute des cheveux) et de la muqueuse de notre système digestif (d’où les nausées et les troubles intestinaux). La chimiothérapie ne fait pas la différence : elle attaque tout ce qui se divise vite, les « mauvaises herbes » comme une partie du « gazon ». C’est cette action globale qui explique la majorité des effets secondaires que vous redoutez.
Il est crucial de garder en perspective que ce traitement est d’une efficacité redoutable. Les progrès dans ce domaine sont immenses. Pour preuve, au Québec, les traitements contre le cancer ont permis d’atteindre un taux de survie à 5 ans de 67% en 2016, une nette amélioration par rapport aux 53% du début des années 1990. Votre équipe soignante surveillera de très près la réponse de votre corps, notamment via des prises de sang régulières pour s’assurer que vos cellules saines se régénèrent bien entre les traitements.
Cette surveillance est la pierre angulaire de la sécurité de votre traitement. Votre oncologue vous prescrira des analyses sanguines à faire généralement un ou deux jours avant chaque séance. Ces résultats, que vous devez consigner dans votre « passeport oncologique », permettent d’ajuster les doses et de s’assurer que votre corps est prêt à recevoir la prochaine cure. C’est un dialogue constant entre le traitement et la capacité de récupération de votre organisme.
Nausées et chimio : les solutions qui existent pour ne plus subir
La crainte des nausées et vomissements est probablement l’une des plus grandes angoisses avant de débuter une chimiothérapie. L’image du patient cloué au lit, incapable de manger, est tenace. La bonne nouvelle, c’est que cette image est aujourd’hui largement dépassée. La gestion des nausées est devenue une science, et l’approche n’est plus réactive (« traiter quand ça arrive ») mais totalement proactive (« empêcher que ça arrive »).
Au Québec, les protocoles sont très clairs. Avant même que la première goutte de chimiothérapie ne touche vos veines, vous recevrez une « prémédication » : un cocktail de médicaments anti-nauséeux très puissants administré directement en intraveineuse. Ensuite, vous repartirez à la maison avec une prescription d’anti-nauséeux à prendre de manière préventive pendant plusieurs jours. Il est absolument essentiel de suivre cette prescription à la lettre, même si vous vous sentez bien. L’objectif est de garder une longueur d’avance sur la nausée, pas de la laisser s’installer.
Des centres comme le Centre intégré de cancérologie du CHUM ont développé des approches multidisciplinaires qui ont prouvé leur efficacité. En plus de la médication systématique, ils proposent des soins de support comme l’acupuncture pour aider à contrôler les symptômes. Si malgré tout, les nausées persistent, ne restez jamais seul(e) avec ce problème. Appelez votre infirmière pivot; il existe de nombreuses classes de médicaments et il est souvent possible de trouver une combinaison qui fonctionnera pour vous.

En parallèle des médicaments, des astuces alimentaires simples peuvent faire une grande différence. Privilégiez des petits repas fractionnés tout au long de la journée plutôt que trois gros repas. Les aliments froids ou à température pièce sont souvent mieux tolérés que les plats chauds qui dégagent plus d’odeurs. Pensez au gingembre (en tisane, confit), aux bouillons clairs, aux craquelins nature, ou même aux sucettes glacées maison. L’important est de trouver ce qui « passe » pour vous et de ne pas vous forcer.
Le risque d’infection pendant la chimio : comment protéger son système immunitaire affaibli
Pendant que la chimiothérapie détruit les cellules cancéreuses, elle affecte aussi la moelle osseuse, l’usine de fabrication de vos globules blancs. Ces globules, notamment les neutrophiles, sont les soldats de votre système immunitaire. Quand leur nombre chute trop bas, on parle de neutropénie. C’est une période où votre corps est beaucoup plus vulnérable aux infections. Comprendre et anticiper ce risque est l’un des aspects les plus importants de votre sécurité à domicile.
Le principal signal d’alarme d’une infection en période de neutropénie est la fièvre. Et ici, la règle est absolue et non-négociable : une température de 38°C ou plus est une urgence médicale. Il ne faut pas attendre, ne pas se dire « ça va passer », ne pas prendre d’ibuprofène pour la faire baisser. Vous devez vous rendre aux urgences de votre hôpital immédiatement, en précisant dès votre arrivée que vous êtes un patient en chimiothérapie. C’est ce qu’on appelle une « neutropénie fébrile », et cela nécessite une prise en charge rapide.
Éviter les complications infectieuses est aussi un enjeu financier majeur. Une hospitalisation pour infection peut être longue et coûteuse pour le système, mais aussi pour les patients. Selon une étude de la Société canadienne du cancer, les coûts moyens par patient cancéreux au Canada peuvent atteindre 33 000 $ en 2024, en incluant les pertes de revenus et les dépenses non couvertes. La prévention est donc essentielle. Cela passe par des gestes simples mais cruciaux : un lavage des mains rigoureux et fréquent, éviter les foules et les personnes visiblement malades, et une bonne hygiène alimentaire (bien laver les fruits et légumes, bien cuire les viandes).
Votre plan d’action en cas de fièvre : qui appeler au Québec ?
- Température > 38°C : C’est une urgence immédiate. Appelez le 911 ou rendez-vous directement à l’urgence de votre centre hospitalier.
- Conseils urgents (hors urgence vitale) : Contactez la ligne d’info-oncologie 24/7 de votre hôpital. Gardez ce numéro à portée de main.
- Questions non urgentes sur des symptômes : Info-Santé 811 est une ressource précieuse pour obtenir un avis infirmier.
- Suivi et ajustements : Votre infirmière pivot est votre contact privilégié durant les heures de bureau pour toutes les questions de suivi.
- Le réflexe vital : Lors de chaque appel ou visite, mentionnez toujours et en premier que vous êtes un patient en chimiothérapie.
Perdre ses cheveux à cause de la chimio : comment se préparer psychologiquement et physiquement
La perte des cheveux, ou alopécie, est souvent l’effet secondaire le plus visible et l’un des plus redoutés de la chimiothérapie. Pour beaucoup, les cheveux sont liés à l’identité, à la féminité ou à la virilité. Les voir tomber peut être une expérience profondément déstabilisante, qui rend la maladie visible aux yeux de tous. L’impact est si fort que, selon une entrevue de Sophie Reis, une figure connue au Québec pour son parcours avec le cancer, jusqu’à 8% des femmes préféreraient refuser une chimiothérapie plutôt que de perdre leurs cheveux.
8% des femmes préfèrent s’abstenir de chimiothérapie plutôt que de perdre leurs cheveux.
– Sophie Reis, Entrevue à Tout le monde en parle, Radio-Canada
Face à cette réalité, la préparation est essentielle. D’abord, il faut savoir que tous les agents de chimiothérapie ne provoquent pas la chute des cheveux. Demandez à votre oncologue quel est le risque avec votre protocole spécifique. Si la chute est probable, elle survient généralement 2 à 3 semaines après la première séance. Beaucoup de patients trouvent aidant de prendre les devants : couper leurs cheveux très courts ou même les raser avant qu’ils ne commencent à tomber massivement peut donner un sentiment de contrôle sur la situation.
Il existe aussi des solutions technologiques. Le casque réfrigérant est un dispositif que l’on porte avant, pendant et après la perfusion. Le froid intense contracte les vaisseaux sanguins du cuir chevelu, réduisant la quantité de produit de chimiothérapie qui atteint les follicules pileux. Sophie Reis a elle-même témoigné avoir conservé ses cheveux grâce à cette méthode. Cependant, au Québec, cette technologie n’est pas couverte par la RAMQ et les coûts de location (environ 150-200 $ par traitement) sont à la charge du patient. Il faut aussi vérifier sa disponibilité dans votre centre de traitement.
Enfin, explorez les alternatives bien avant. Prothèses capillaires (perruques), foulards, chapeaux… il existe une multitude d’options magnifiques. Des organismes comme la Fondation québécoise du cancer offrent des ateliers et des services pour vous aider à trouver ce qui vous convient le mieux. Se familiariser avec ces options en amont peut rendre la transition beaucoup moins traumatisante. C’est une occasion de réinventer son image, si on le choisit.
« Cancer fatigue » : pourquoi vous êtes si épuisé(e) et comment gérer cette fatigue unique
La fatigue liée au cancer et à ses traitements est différente de tout ce que vous avez pu connaître. Ce n’est pas la fatigue d’une grosse journée de travail ou d’une mauvaise nuit. C’est un épuisement profond, qui peut survenir sans raison apparente et qui ne disparaît pas nécessairement avec du repos. On l’appelle la « cancer fatigue », et c’est l’effet secondaire le plus fréquemment rapporté par les patients. Elle peut être causée par le cancer lui-même, par la chimiothérapie, l’anémie, le stress, la douleur ou une combinaison de tous ces facteurs.
Le premier réflexe face à cette fatigue est de vouloir « se reposer plus », de rester au lit. Or, on sait aujourd’hui que l’inactivité complète peut en réalité aggraver la situation, créant un cercle vicieux de déconditionnement physique et de fatigue accrue. La clé n’est pas l’immobilité, mais la gestion intelligente de son énergie. Il s’agit d’apprendre à écouter son corps et à planifier ses journées en fonction de ses « batteries ».

Une des stratégies les plus efficaces est le « pacing », ou la gestion du rythme. Cela consiste à alterner des périodes d’activité et des périodes de repos tout au long de la journée. Voici quelques approches validées qui peuvent vous aider :
- Planifiez selon votre pic d’énergie : Réservez les activités qui demandent le plus d’efforts (comme les courses, un rendez-vous médical) pour les moments de la journée où vous vous sentez généralement le mieux, souvent le matin.
- Fractionnez les tâches : Plutôt que de vouloir tout faire d’un coup, divisez les grosses tâches en petits segments de 15 à 20 minutes, entrecoupés de pauses.
- Intégrez une activité physique douce : La marche, le yoga adapté ou le tai-chi peuvent paradoxalement augmenter votre niveau d’énergie. Des organismes comme la Fondation Virage du CHUM proposent des programmes spécifiquement conçus pour les patients en traitement.
- Apprenez à déléguer : Acceptez l’aide de vos proches pour les tâches qui vous épuisent, comme la préparation des repas ou la gestion des papiers.
- Tenez un journal d’énergie : Notez vos niveaux de fatigue au fil des jours. Cela vous aidera à identifier des schémas et à mieux anticiper les moments de creux.
Chimiothérapie vs thérapie ciblée : pourquoi l’une est une « bombe » et l’autre un « missile de précision »
Dans le vocabulaire de l’oncologie moderne, vous entendrez de plus en plus parler de « thérapie ciblée ». Il est important de comprendre la différence fondamentale avec la chimiothérapie « classique ». Si la chimiothérapie est une « bombe » qui détruit toutes les cellules à division rapide, la thérapie ciblée est un « missile de précision ». Elle est conçue pour reconnaître et attaquer des caractéristiques spécifiques (des protéines, des gènes) présentes uniquement à la surface ou à l’intérieur des cellules cancéreuses.
Cette approche de précision change tout. Comme les thérapies ciblées épargnent la majorité des cellules saines, leurs effets secondaires sont souvent très différents et parfois moins généralisés que ceux de la chimiothérapie. Par exemple, au lieu des nausées et de la perte de cheveux, on peut voir apparaître des éruptions cutanées, de la diarrhée ou des problèmes de tension artérielle. L’administration est aussi souvent plus simple, se faisant fréquemment par des comprimés à prendre à la maison, ce qui réduit le nombre de visites à l’hôpital.
Au Québec, l’accès à ces traitements innovants est rigoureusement encadré par l’Institut national d’excellence en santé et en services sociaux (INESSS). Cet organisme évalue chaque nouveau médicament pour déterminer son efficacité et sa valeur thérapeutique avant de recommander son remboursement par la RAMQ. Cette évaluation garantit un équilibre entre l’accès aux meilleures innovations et la viabilité de notre système de santé. En 2019, le Québec affichait un taux de couverture de 87% pour les médicaments oncologiques évalués, se situant dans la moyenne canadienne.
Le choix entre chimiothérapie, thérapie ciblée, ou une combinaison des deux dépend entièrement du type de votre cancer et de ses caractéristiques moléculaires. Le tableau suivant résume les grandes différences :
| Critère | Chimiothérapie | Thérapie ciblée |
|---|---|---|
| Mode d’action | Cible toutes les cellules à division rapide | Cible des protéines spécifiques aux cellules cancéreuses |
| Administration | Majoritairement IV à l’hôpital | Souvent comprimés à domicile |
| Effets secondaires | Plus généralisés (nausées, perte de cheveux) | Plus spécifiques (éruptions cutanées, diarrhée) |
| Coût moyen/mois (indicatif) | 3000-5000 $ (couvert RAMQ) | 5000-10000 $ (évaluation INESSS requise) |
| Fréquence des visites | Aux 2-3 semaines | Mensuelle ou moins fréquente |
Effets secondaires : quand s’inquiéter et comment les gérer au quotidien ?
Naviguer à travers les effets secondaires de la chimiothérapie peut s’apparenter à apprendre une nouvelle langue : celle de votre corps. Il est crucial de savoir distinguer un symptôme « normal » et attendu d’un signal d’alarme qui nécessite une action immédiate. Votre équipe de soins est là pour vous guider, mais vous êtes la personne la mieux placée pour observer les changements.
La règle d’or est simple : dans le doute, appelez. Il vaut mieux un appel « pour rien » à votre infirmière pivot ou à la ligne Info-Onco qu’une complication qui aurait pu être évitée. Cependant, certains symptômes sont des urgences absolues. Nous l’avons vu, une fièvre de 38°C ou plus est le signal d’alerte numéro un. D’autres signes doivent vous amener à contacter rapidement votre équipe : des frissons, des saignements ou des ecchymoses inexpliqués, un essoufflement soudain, une douleur thoracique, ou une confusion.
D’autres effets, bien que non urgents, méritent d’être signalés et gérés. C’est le cas des neuropathies périphériques, ces sensations de picotements, d’engourdissements ou de douleurs dans les mains et les pieds. Elles sont fréquentes avec certains produits. Il est important de noter leur intensité et leur évolution dans votre passeport oncologique pour en discuter avec votre oncologue. Un ajustement de dose peut parfois être nécessaire pour éviter que ces symptômes ne deviennent permanents. De même, des nausées qui persistent malgré la prise correcte de vos médicaments ne sont pas une fatalité ; des solutions alternatives existent.
La gestion au quotidien repose sur trois piliers : l’anticipation, l’observation et la communication. Anticipez en prenant vos médicaments préventifs comme prescrits. Observez attentivement les réactions de votre corps et notez-les. Et surtout, communiquez ouvertement ces observations à votre équipe de soins. Vous êtes le maillon le plus important de cette équipe; vos retours sont essentiels pour adapter le plan de traitement et vous assurer le meilleur confort possible.
À retenir
- La chimiothérapie fonctionne en attaquant les cellules qui se divisent vite, ce qui explique son efficacité contre le cancer et ses effets sur les cellules saines (cheveux, système digestif, moelle osseuse).
- La gestion des effets secondaires est aujourd’hui proactive : on prévient les nausées avec des médicaments puissants et on gère la fatigue avec des stratégies d’économie d’énergie plutôt que par l’inactivité.
- La communication est votre meilleur outil : connaître les signaux d’alarme (fièvre > 38°C) et maintenir un dialogue constant avec votre infirmière pivot au Québec est la clé de votre sécurité.
La radiothérapie, des rayons qui soignent : le guide pour comprendre votre traitement et bien le vivre au quotidien
Votre parcours thérapeutique peut parfois inclure un autre traitement majeur : la radiothérapie. Souvent utilisée en complément de la chimiothérapie, avant ou après une chirurgie, son principe est différent. Là où la chimio est un traitement systémique (qui circule dans tout le corps), la radiothérapie est un traitement local. Elle utilise des rayons à haute énergie pour détruire les cellules cancéreuses de manière très ciblée, sur une zone précise du corps.
Imaginez un faisceau lumineux très puissant, dirigé avec une précision millimétrique sur la tumeur. L’objectif est de maximiser les dommages aux cellules cancéreuses tout en épargnant au maximum les tissus sains environnants. Les séances sont quotidiennes (souvent 5 jours par semaine) pendant plusieurs semaines, mais chaque séance ne dure que quelques minutes. Le traitement est indolore, un peu comme passer une radiographie.
Les effets secondaires de la radiothérapie sont donc principalement locaux, liés à la zone irradiée. Si la zone traitée est la poitrine, vous pourriez avoir une irritation de la peau semblable à un coup de soleil. Si c’est la région du bassin, des troubles digestifs ou urinaires peuvent apparaître. La fatigue est également un effet secondaire très courant, car le corps dépense beaucoup d’énergie pour réparer les cellules saines touchées par les rayons. L’impact financier, notamment lié aux déplacements quotidiens, n’est pas à négliger. Un rapport de la Société canadienne du cancer révèle que les coûts pour les patients et leurs proches peuvent être très importants dès la première année.
Pour bien vivre sa radiothérapie, la clé est le soin de la peau. Votre équipe vous donnera des recommandations de crèmes et de lotions spécifiques à appliquer pour hydrater la zone et calmer les irritations. Il est crucial de ne pas utiliser de produits parfumés ou alcoolisés. Porter des vêtements amples et en fibres naturelles peut aussi aider à réduire les frottements. Tout comme pour la chimiothérapie, une bonne hydratation et une alimentation équilibrée vous aideront à mieux tolérer le traitement et à gérer la fatigue.
Maintenant que vous êtes mieux armé(e) pour comprendre et gérer les aspects physiques de vos traitements, il est crucial de se rappeler que vous n’êtes pas seul(e). L’étape suivante consiste à mobiliser activement le réseau de soutien qui vous entoure, qu’il soit professionnel ou personnel.
Questions fréquentes sur la chimiothérapie et ses effets
Que faire si j’ai de la fièvre pendant ma chimiothérapie?
Une température supérieure à 38°C est une urgence médicale. Rendez-vous immédiatement aux urgences en mentionnant que vous êtes en chimiothérapie. N’attendez pas, même la nuit ou la fin de semaine.
Comment gérer les nausées qui persistent malgré les médicaments?
Contactez votre infirmière pivot ou la ligne d’oncologie 24/7. Un ajustement de médication peut être nécessaire. Entre-temps, privilégiez de petits repas fréquents et des aliments froids.
Est-ce normal d’avoir des picotements dans les doigts?
Les neuropathies périphériques sont fréquentes avec certaines chimiothérapies. Notez leur intensité et durée pour en parler à votre oncologue qui pourrait ajuster les doses.