
En résumé :
- La santé de votre enfant au Québec repose sur un parcours balisé : connaître les ressources comme le 811, le GAMF et votre CLSC est la première étape.
- Le calendrier vaccinal est votre meilleur allié préventif. Comprendre son rôle est plus important que de simplement suivre les dates.
- Le développement de l’enfant (moteur, langage) est suivi de près. Le programme Agir tôt et les éducatrices en CPE sont des partenaires clés.
- De la fièvre aux allergies, des protocoles clairs existent au Québec pour vous aider à réagir calmement et efficacement.
- L’accompagnement s’adapte à notre réalité, de la sécurité des escaliers de plex à l’adaptation des plats traditionnels pour les tout-petits.
Devenir parent est une aventure extraordinaire, mais elle s’accompagne d’un flot de questions, surtout en matière de santé. À peine votre bébé est-il dans vos bras que les interrogations fusent : « A-t-il assez mangé ? Cette fièvre est-elle normale ? Devrais-je m’inquiéter de ce retard pour marcher ? » Face à cette anxiété, le premier réflexe est souvent de chercher des réponses en ligne, où l’on trouve une avalanche de conseils universels, parfois contradictoires et rarement adaptés à notre réalité locale.
On vous dira qu’il faut « voir un médecin », mais lequel et comment au Québec ? On vous parlera de l’importance des vaccins, mais sans décoder la logique du calendrier d’immunisation québécois. Et si la véritable clé pour transformer cette anxiété en confiance n’était pas de chercher des réponses génériques, mais de maîtriser le parcours de santé spécifique à votre enfant, ici, au Québec ? Ce n’est pas seulement une question de soins, mais de navigation. Comprendre le rôle du CLSC, savoir quand appeler la ligne pédiatrique du 811 ou comment fonctionne le programme Agir tôt, voilà les véritables outils qui vous rendront sereins et compétents.
Cet article n’est pas un manuel de pédiatrie de plus. C’est votre GPS. En tant que pédiatre d’expérience, mon objectif est de vous guider, étape par étape, à travers le système de santé québécois. Nous allons décoder ensemble les rendez-vous clés, les programmes de prévention et les réflexes locaux à adopter pour accompagner la croissance et le bien-être de votre enfant, de ses premiers jours à l’aube de sa vie d’adulte. Vous apprendrez non seulement à soigner, mais surtout à prévenir et à naviguer avec assurance.
Pour vous accompagner de manière structurée dans cette grande aventure de la parentalité, cet article est organisé en grandes étapes clés. Vous y trouverez des réponses concrètes et des repères fiables pour chaque âge, vous permettant de suivre le développement de votre enfant en toute quiétude.
Sommaire : Le parcours de santé de votre enfant au Québec, étape par étape
- Quand et pourquoi emmener son enfant chez le pédiatre (même quand il n’est pas malade)
- ROR, DTCoq-VPI : décoder le calendrier vaccinal pour comprendre comment vous protégez votre enfant
- Bien nourrir son bébé : les grands principes de la diversification alimentaire pour un départ en santé
- Fièvre chez l’enfant : le guide pour garder son sang-froid et adopter les bons gestes
- Mon enfant ne parle pas, ne marche pas : quand faut-il s’inquiéter d’un retard de développement ?
- Allergies alimentaires chez l’enfant : comment les reconnaître, les gérer et vivre avec ?
- Tenir sa tête, s’asseoir, marcher, courir : les étapes fascinantes du développement moteur de votre enfant
- De la première roulade aux premiers pas : le guide pour accompagner le développement moteur de votre enfant
Quand et pourquoi emmener son enfant chez le pédiatre (même quand il n’est pas malade)
L’une des premières questions des nouveaux parents est : « Où trouver un médecin pour mon bébé ? ». Au Québec, le parcours de santé de votre enfant commence bien avant la première maladie. Il s’agit d’un suivi préventif, essentiel pour s’assurer que sa croissance et son développement sont sur la bonne voie. Contrairement à une idée reçue, le pédiatre ou le médecin de famille ne sert pas qu’à soigner les otites ou les rhumes. Son rôle est avant tout d’être votre partenaire de confiance pour le suivi régulier. Heureusement, selon le système de santé québécois, tous les nouveau-nés sont examinés par un pédiatre ou un médecin dès leurs premiers jours de vie, posant ainsi la première pierre de ce suivi.
Ces consultations de routine, souvent appelées « visites de bien-être », sont des moments privilégiés pour poser toutes vos questions, des plus simples aux plus complexes. C’est l’occasion de vérifier la courbe de croissance, de discuter des étapes du développement, de l’alimentation, du sommeil et bien sûr, de procéder aux vaccinations. Le but est de dépister précocement toute anomalie potentielle et de vous donner les outils pour favoriser un développement optimal. C’est un investissement pour sa santé future. Ne considérez pas ces rendez-vous comme une simple formalité, mais comme des points de contrôle stratégiques sur la route de sa croissance.
Naviguer dans le système pour obtenir ce suivi peut sembler complexe, mais des ressources spécifiques existent. La première étape est de vous inscrire, vous et votre enfant, au Guichet d’accès à un médecin de famille (GAMF). Parallèlement, votre Centre local de services communautaires (CLSC) est une porte d’entrée inestimable pour les premiers vaccins et le suivi par une infirmière. Pour les inquiétudes non urgentes, la ligne pédiatrique d’Info-Santé 811 est une ressource précieuse, accessible 24/7. Trouver un professionnel de la santé pour son enfant est un marathon, pas un sprint, et utiliser tous les outils à votre disposition est le meilleur réflexe local que vous puissiez adopter.
- Étape 1 : Appeler Info-Santé 811 (option 1 puis option 2 pour accéder à la ligne pédiatrique pour des conseils ou une orientation).
- Étape 2 : S’inscrire au Guichet d’accès à un médecin de famille (GAMF) dès que possible après la naissance.
- Étape 3 : Contacter votre CLSC local pour les suivis de routine post-nataux et les premières séances de vaccination.
- Étape 4 : Explorer les cliniques privées ou les super-cliniques si vous avez besoin d’une consultation rapide et que les délais dans le public sont trop longs.
- Étape 5 : Utiliser les services d’une infirmière praticienne spécialisée (IPS) qui peut assurer de nombreux suivis réguliers.
ROR, DTCoq-VPI : décoder le calendrier vaccinal pour comprendre comment vous protégez votre enfant
Le carnet de vaccination bleu du Québec est bien plus qu’un simple passeport pour la garderie; c’est le témoignage d’un bouclier invisible que vous construisez, visite après visite, pour protéger votre enfant contre des maladies graves. Comprendre le calendrier du Programme québécois d’immunisation (PIQ) peut sembler intimidant avec ses acronymes comme ROR (rougeole, oreillons, rubéole) ou DTCoq-VPI (diphtérie, tétanos, coqueluche, polio). Pourtant, chaque vaccin est administré à un âge précis pour une raison stratégique : maximiser la protection lorsque l’enfant est le plus vulnérable et que son système immunitaire est prêt à réagir efficacement.
L’objectif n’est pas seulement la protection individuelle, mais aussi la protection collective, aussi appelée immunité grégaire. En vaccinant votre enfant, vous contribuez à protéger les plus fragiles de notre communauté : les nouveau-nés trop jeunes pour être vaccinés, les personnes immunodéprimées ou celles qui ne peuvent recevoir de vaccins pour des raisons médicales. Chaque injection est un acte de santé publique. C’est pourquoi le respect du calendrier est si important. Il n’est pas arbitraire; il est le fruit de décennies de recherche scientifique visant à offrir la meilleure protection au meilleur moment.
Le tableau ci-dessous, basé sur les recommandations officielles, synthétise les rendez-vous vaccinaux clés durant les premières années de vie. Il vous sert de repère concret pour suivre le parcours de protection de votre enfant. N’hésitez pas à en discuter avec votre médecin, infirmière du CLSC ou pharmacien. Ils sont là pour répondre à toutes vos questions et apaiser vos craintes. La confiance dans la vaccination se construit par l’information et le dialogue.

Le calendrier suivant, tiré du Programme québécois d’immunisation, vous donne un aperçu clair des grandes étapes de la vaccination de votre tout-petit.
| Âge | Vaccins | Maladies protégées |
|---|---|---|
| 2 mois | DCaT-HB-VPI-Hib + Pneu-C + Rota | Diphtérie, coqueluche, tétanos, hépatite B, polio, Haemophilus influenzae, pneumocoque, rotavirus |
| 4 mois | DCaT-HB-VPI-Hib + Pneu-C + Rota | Mêmes protections (2e dose) |
| 12 mois | DCaT-VPI-Hib + Pneu-C + RRO-Var | Ajout: rougeole, rubéole, oreillons, varicelle |
| 18 mois | DCaT-VPI-Hib + RRO-Var + HA-HB + Men-C | Ajout: hépatite A, méningocoque C |
Bien nourrir son bébé : les grands principes de la diversification alimentaire pour un départ en santé
Après les premiers mois de lait exclusif, la diversification alimentaire est une étape excitante, mais souvent source de mille questions. « Par quoi commencer ? Quelle texture ? Et si mon bébé refuse de manger ? » La règle d’or est simple : y aller en douceur. L’introduction des aliments solides se fait généralement autour de l’âge de 6 mois, lorsque l’enfant montre des signes d’intérêt, comme tenir sa tête droite, s’asseoir avec un soutien et ouvrir la bouche à l’approche d’une cuillère. Le but initial n’est pas de remplacer le lait (maternel ou préparation commerciale), qui reste sa principale source de nutriments, mais de l’initier à de nouvelles saveurs et textures.
Commencez par des aliments riches en fer, car les réserves du bébé commencent à diminuer vers 6 mois. Les purées de viande, de volaille, de poisson, de tofu ou de légumineuses sont d’excellents choix. Introduisez un seul nouvel aliment à la fois et attendez 2 à 3 jours avant d’en proposer un autre. Cette méthode permet de repérer plus facilement une éventuelle réaction allergique. Passez progressivement de purées lisses à des textures plus granuleuses, puis à de petits morceaux mous pour encourager la mastication et le développement des muscles de la bouche, une étape importante pour l’acquisition du langage.
L’un des plus grands plaisirs est d’adapter notre propre culture culinaire aux besoins des tout-petits. C’est une façon merveilleuse de partager des moments en famille. Inutile de préparer des plats compliqués; il s’agit souvent de modifier légèrement vos recettes traditionnelles. L’essentiel est d’éviter le sel, le sucre et le miel (interdit avant 1 an à cause du risque de botulisme infantile). Au lieu de voir la diversification comme une contrainte, voyez-la comme une occasion de faire découvrir le patrimoine culinaire québécois à votre enfant, de manière saine et sécuritaire.
Voici quelques idées pour adapter nos classiques québécois, une approche concrète pour intégrer bébé à la table familiale, comme le recommande la Société canadienne de pédiatrie :
- Pâté chinois version bébé : Remplacez le maïs en grains (risque d’étouffement) par une purée de maïs onctueuse, utilisez du bœuf haché extra-maigre bien cuit et finement écrasé, et préparez une purée de pommes de terre sans beurre ni sel.
- Tourtière adaptée : Ne servez que la garniture de viande, en vous assurant qu’elle est bien émiettée, et accompagnez-la de légumes cuits à la vapeur et écrasés.
- Soupe aux pois : Omettez le lard salé, réduisez considérablement le sel, et mixez la soupe jusqu’à l’obtention d’une texture lisse et sécuritaire.
- Ragoût de pattes (ou de boulettes) : Assurez-vous qu’il n’y a aucun os, dégraissez bien le bouillon et servez les boulettes et les légumes écrasés à la fourchette pour les enfants de 12 à 18 mois.
Fièvre chez l’enfant : le guide pour garder son sang-froid et adopter les bons gestes
Voir le thermomètre grimper est l’une des expériences les plus stressantes pour un parent. Pourtant, il est crucial de comprendre que la fièvre n’est pas une maladie en soi, mais une réaction de défense normale du corps qui combat une infection, le plus souvent virale. Votre premier rôle n’est pas de faire disparaître la fièvre à tout prix, mais d’assurer le confort de votre enfant et de surveiller son état général. Un enfant fiévreux mais qui continue de jouer et de bien s’hydrater est beaucoup moins inquiétant qu’un enfant apathique, même avec une fièvre moins élevée.
Le chiffre affiché par le thermomètre est important, mais l’âge de l’enfant et son comportement le sont encore plus. La règle la plus importante à retenir au Québec est la suivante : toute fièvre (température rectale de 38°C ou plus) chez un bébé de moins de 3 mois nécessite une consultation médicale immédiate. Pour les enfants plus âgés, les signes d’alerte sont une fièvre très élevée (plus de 40°C), une fièvre qui persiste au-delà de 72 heures, ou des symptômes associés comme des difficultés respiratoires, une éruption cutanée inhabituelle, une raideur de la nuque ou une grande léthargie.
Quand utiliser des médicaments ? Le but des antipyrétiques (médicaments contre la fièvre) comme l’acétaminophène (Tempra, Tylenol) ou l’ibuprofène (Advil, Motrin) est d’améliorer le confort de l’enfant, pas d’éradiquer la fièvre. Si votre enfant est fiévreux mais semble bien, il n’est pas toujours nécessaire de lui donner un médicament. Assurez-vous qu’il boit beaucoup (lait, eau, solution de réhydratation) pour éviter la déshydratation, habillez-le légèrement et gardez la température de la pièce confortable. En cas de doute, le réflexe à adopter est simple et efficace : appelez Info-Santé 811. Une infirmière évaluera la situation et vous guidera sur les gestes à poser.
Les politiques des services de garde sont aussi un repère important. La plupart des CPE et garderies au Québec appliquent une politique d’exclusion à partir de 38°C ou 38,5°C de fièvre. L’enfant peut généralement réintégrer le milieu 24 heures après la disparition de la fièvre sans l’aide de médicaments. C’est une mesure de protection collective pour limiter la propagation des infections.
Mon enfant ne parle pas, ne marche pas : quand faut-il s’inquiéter d’un retard de développement ?
Chaque enfant a son propre rythme de développement, une phrase que les parents entendent souvent et qui, si elle est vraie, n’apaise pas toujours leurs inquiétudes. Quand un enfant tarde à faire ses premiers pas, à dire ses premiers mots ou à pointer du doigt, il est naturel de se demander si c’est normal. La clé est de faire la distinction entre une simple variation individuelle et un véritable signal d’alerte qui nécessite une attention particulière. Pour cela, les professionnels de la santé et de la petite enfance au Québec s’appuient sur des grilles de développement qui définissent des fenêtres d’acquisition pour les grandes étapes.
Le Québec a mis en place un outil formidable pour adresser ces inquiétudes : le programme Agir tôt. Son objectif est le dépistage précoce des difficultés de développement chez les enfants de 0 à 5 ans pour leur offrir le soutien nécessaire le plus rapidement possible. Un moment clé de ce programme est la visite de vaccination de 18 mois. Lors de ce rendez-vous, une évaluation systématique est souvent proposée. Le dépistage systématique à 18 mois lors de la vaccination permet d’identifier précocement les difficultés de développement et d’orienter la famille vers les bonnes ressources (orthophonie, ergothérapie, etc.) sans délai. Si vous avez une inquiétude avant cet âge, n’attendez pas : parlez-en à votre médecin ou à l’infirmière du CLSC.

Étude de cas : Le rôle clé des éducatrices en CPE dans le dépistage précoce
Les observations quotidiennes des éducatrices en CPE constituent un complément essentiel au suivi médical. Elles sont formées pour utiliser les grilles de développement de l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) et documentent systématiquement les progrès et les difficultés de chaque enfant. Lorsqu’une éducatrice remarque qu’un enfant présente des difficultés persistentes, par exemple sur le plan du langage ou des interactions sociales, elle peut en discuter avec les parents, documents à l’appui. Cette collaboration entre parents, éducatrices et professionnels de la santé est un pilier du programme Agir tôt. Elle permet d’accélérer les références vers les services spécialisés, réduisant ainsi des délais d’attente qui peuvent être précieux pour l’avenir de l’enfant.
Votre intuition de parent est précieuse. Si vous sentez que quelque chose ne va pas, il est important d’être entendu. Documentez vos observations : à quel âge votre enfant a-t-il commencé à babiller ? Fait-il des gestes pour communiquer ? Répond-il à son nom ? Ces informations concrètes seront très utiles lors de votre discussion avec un professionnel. S’inquiéter est normal; agir sur cette inquiétude en cherchant un avis éclairé est le geste le plus aimant que vous puissiez poser.
Allergies alimentaires chez l’enfant : comment les reconnaître, les gérer et vivre avec ?
Le diagnostic d’une allergie alimentaire chez un enfant peut être bouleversant. Il transforme la préparation des repas, les sorties au restaurant et les fêtes d’anniversaire en opérations complexes. Les allergènes les plus courants sont les arachides, les noix, le lait, les œufs, le soya, le blé, les fruits de mer et la moutarde. Les réactions peuvent varier d’une simple urticaire (plaques rouges qui démangent) à une réaction anaphylactique, une urgence médicale potentiellement mortelle qui affecte la respiration et la circulation sanguine. Reconnaître les signes est la première compétence vitale à acquérir.
La gestion au quotidien repose sur trois piliers : l’éviction stricte de l’allergène, la lecture attentive des étiquettes et la communication claire avec l’entourage. L’éviction signifie non seulement de ne pas donner l’aliment à l’enfant, mais aussi d’éviter toute contamination croisée (par exemple, utiliser la même planche à découper pour un aliment allergène et un autre qui ne l’est pas). Apprendre à déchiffrer les étiquettes nutritionnelles devient une seconde nature. Vous y chercherez non seulement l’ingrédient lui-même, mais aussi les mentions « peut contenir », qui indiquent un risque de contamination.
Enfin, informer l’école, la garderie, la famille et les amis est fondamental. Fournissez un plan d’action d’urgence clair et assurez-vous que les personnes qui s’occupent de votre enfant savent reconnaître les symptômes et utiliser un auto-injecteur d’épinéphrine (type EpiPen). Loin d’être un signe de panique, c’est la preuve d’une préparation responsable qui assure la sécurité de votre enfant. Au Québec, les milieux scolaires et les services de garde ont des protocoles stricts pour gérer ces situations, ce qui devrait vous rassurer.
Plan d’action en cas de réaction allergique sévère (Anaphylaxie)
- Reconnaître les signes : Difficulté à respirer, toux, voix rauque, enflure des lèvres ou de la langue, urticaire généralisée, vomissements, pâleur ou perte de conscience.
- Administrer l’épinéphrine : Sans attendre, injectez l’auto-injecteur (EpiPen, Allerject) dans la cuisse extérieure, même à travers les vêtements.
- Appeler le 911 : Mentionnez immédiatement « réaction anaphylactique ». C’est une urgence absolue, même si l’enfant semble aller mieux après l’injection.
- Administrer une deuxième dose : Si les symptômes ne s’améliorent pas ou reviennent après 5 à 15 minutes, administrez une deuxième dose si vous en avez une.
- Positionner l’enfant : Gardez l’enfant allongé avec les jambes surélevées (sauf s’il a du mal à respirer, auquel cas il peut rester assis) en attendant les secours.
Vivre avec une allergie alimentaire est un défi, mais avec de l’éducation et une bonne préparation, votre enfant peut mener une vie pleine, active et sécuritaire. De nombreuses ressources, comme Allergies Québec, existent pour vous soutenir dans ce parcours.
Tenir sa tête, s’asseoir, marcher, courir : les étapes fascinantes du développement moteur de votre enfant
Le développement moteur de votre enfant est une épopée fascinante qui se déroule sous vos yeux. De la première fois où il arrive à soulever sa tête chancelante jusqu’à ses courses effrénées dans le parc, chaque nouvelle acquisition est une victoire. Ce parcours suit une séquence logique, allant du contrôle de la tête et du tronc (développement céphalo-caudal) vers celui des membres (proximo-distal). Comprendre ces grandes étapes permet non seulement de s’émerveiller de ses progrès, mais aussi de savoir comment l’encourager de manière adéquate et sécuritaire.
L’adaptation du développement moteur aux saisons québécoises
Les pédiatres et physiothérapeutes québécois ont adapté leurs recommandations pour tenir compte de notre climat. Si l’été invite aux jeux dans l’herbe et dans les parcs, l’hiver n’est pas une raison de freiner le développement moteur. Au contraire ! Les longs mois d’hiver sont une occasion de travailler la motricité globale à l’intérieur. Encourager votre enfant à ramper dans des tunnels de jeu, à construire des forts avec des coussins, ou à monter et descendre les escaliers sous supervision sont d’excellentes activités. Dès 18 mois, l’initiation au patinage sur des patinoires intérieures ou même sur des surfaces synthétiques à la maison peut développer l’équilibre de façon ludique. Cette adaptation saisonnière est un parfait exemple de la manière dont on peut transformer une contrainte apparente en une opportunité de développement.
Il est utile d’avoir des repères, non pas pour comparer anxieusement votre enfant, mais pour savoir quand une consultation pourrait être pertinente. Le tableau ci-dessous, inspiré des données de l’INSPQ, offre une vue d’ensemble des acquisitions motrices clés. Si vous remarquez que votre enfant ne semble pas atteindre plusieurs de ces jalons dans les fenêtres de temps indiquées, c’est un bon signal pour en discuter avec votre médecin ou lors d’une visite au CLSC.
Les données suivantes, inspirées par le travail de l’INSPQ, fournissent des balises utiles pour suivre les progrès de votre enfant et savoir quand il est pertinent de consulter.
| Âge | Acquisition attendue | Signal d’alerte | Où consulter |
|---|---|---|---|
| 4 mois | Tient sa tête droite et stable quand on le tient assis | La tête « tombe » encore beaucoup, peu de contrôle | CLSC ou médecin de famille |
| 6-7 mois | Commence à s’asseoir sans appui pendant quelques instants | Ne se tient pas assis même avec un bon soutien | Référence en physiothérapie via CLSC |
| 12 mois | Se met debout en s’agrippant aux meubles, se déplace le long des meubles | Ne se déplace d’aucune façon (ni ramper, ni quatre pattes) | Programme Agir tôt, médecin |
| 18 mois | Marche seul, de manière encore un peu instable | Ne marche pas du tout sans aide | Évaluation lors de la vaccination de 18 mois |
| 24 mois | Court (de façon un peu rigide), monte les escaliers à quatre pattes ou debout avec aide | Chute très fréquemment, démarche très instable | Ergothérapie, physiothérapie (privé ou public) |
Votre rôle est d’offrir un environnement stimulant et sécuritaire. Laissez-le explorer au sol, sur le ventre (toujours sous supervision), pour renforcer les muscles de son cou et de son dos. C’est la base de tout le reste !
À retenir
- La sécurité de l’environnement est la priorité numéro un dès que l’enfant devient mobile. Adaptez votre logement aux risques locaux (escaliers, balcons).
- L’activité physique est le moteur du développement. Même en hiver, des activités intérieures créatives sont essentielles pour stimuler la motricité.
- Faites confiance à votre enfant et à son désir d’explorer, tout en balisant son terrain de jeu pour prévenir les accidents.
De la première roulade aux premiers pas : le guide pour accompagner le développement moteur de votre enfant
Accompagner le développement moteur de votre enfant, ce n’est pas lui « apprendre » à bouger, mais plutôt lui offrir un environnement qui nourrit son désir naturel d’exploration. Dès que votre bébé commence à rouler, ramper puis marcher à quatre pattes, votre maison se transforme en un immense terrain de jeu, mais aussi en une zone potentiellement dangereuse. La première étape de l’accompagnement est donc la sécurisation de votre domicile, en portant une attention particulière aux spécificités de nos logements québécois.
L’activité physique quotidienne est essentielle au développement moteur, même durant les longs hivers québécois.
– Société canadienne de pédiatrie, Recommandations sur le temps d’écran et l’activité physique
Pensez aux escaliers souvent abrupts des plex, qui nécessitent des barrières solides en haut et en bas. Vérifiez l’espacement des barreaux de vos balcons et « galeries », typiques de nos habitations. Les planchers de bois franc, si beaux soient-ils, peuvent être durs pour les petites têtes qui apprennent à s’asseoir; des tapis bien fixés dans les aires de jeu sont une bonne idée. Les vieux radiateurs en fonte, pleins de charme, doivent être couverts pour éviter brûlures et bosses. La sécurité n’est pas une option, c’est le prérequis qui permet à votre enfant d’explorer en toute liberté.
Une fois l’environnement sécurisé, encouragez le mouvement ! Le temps passé sur le ventre (« tummy time ») est crucial dès les premières semaines pour renforcer le cou et le dos. Plus tard, créez des parcours de motricité avec des coussins à escalader, des tunnels à traverser. N’utilisez pas de « marchette » (trotteur), ces appareils sont jugés dangereux par les pédiatres car ils augmentent le risque de chutes graves et ne favorisent pas un bon développement de la marche. Laissez plutôt votre enfant découvrir son équilibre à son rythme, en s’agrippant aux meubles bas. La meilleure stimulation est le jeu libre, au sol. Votre rôle est celui d’un gardien de phare : vous éclairez la zone pour la rendre sûre, mais vous laissez le petit explorateur naviguer par lui-même.
Voici une liste de points à vérifier, spécifiquement pensée pour nos domiciles au Québec :
- Escaliers typiques des plex : Installer des barrières de sécurité solides et conformes en haut et en bas.
- Balcons et galeries : Si les barreaux sont espacés de plus de 10 cm, sécuriser avec un filet ou des panneaux de plexiglas.
- Planchers de bois franc : Placer des tapis antidérapants dans les principales zones de jeu pour amortir les chutes.
- Radiateurs en fonte : Installer des couvre-radiateurs pour prévenir les brûlures et les chocs.
- Fenêtres à guillotine : Utiliser des dispositifs de sécurité pour bloquer l’ouverture à un maximum de 10 cm.
En suivant ces conseils adaptés à votre réalité, vous bâtissez non seulement un environnement sécuritaire, mais vous devenez également un partenaire actif et confiant dans la grande aventure de la croissance de votre enfant. Pour aller plus loin et personnaliser ces recommandations, la prochaine étape logique est d’en discuter avec votre médecin de famille ou l’infirmière de votre CLSC lors de votre prochaine visite de suivi.
Questions fréquentes sur la santé de l’enfant et la pédiatrie au Québec
À partir de quelle température dois-je appeler Info-Santé 811?
Appelez immédiatement pour un bébé de moins de 3 mois avec une température rectale de 38°C ou plus. Pour les enfants plus âgés, le seuil d’inquiétude est moins lié au chiffre qu’à l’état général de l’enfant, mais appelez si la fièvre dépasse 40°C ou si elle persiste plus de 72 heures sans amélioration.
Mon CPE refuse mon enfant avec 38°C de fièvre, est-ce normal?
Oui, c’est une pratique standard et une mesure de santé publique. La plupart des CPE et garderies du Québec ont une politique d’exclusion à partir de 38°C ou 38,5°C. L’enfant peut généralement retourner à la garderie 24 heures après la dernière prise de température élevée, et ce, sans avoir eu besoin de médicament pour la faire baisser.
Tempra ou Advil : lequel choisir selon les pédiatres québécois?
L’acétaminophène (Tempra, Tylenol) est recommandé en première intention pour gérer l’inconfort lié à la fièvre, et ce, dès le plus jeune âge. Selon les recommandations du CHU Sainte-Justine, l’ibuprofène (Advil, Motrin) peut être utilisé chez les enfants de plus de 6 mois, parfois en alternance sur avis médical, mais n’est généralement pas le premier choix.